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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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12 novembre 2006

Eloges

J'ai effacé la note sans queue ni tête d'hier. Je me lasse dans ma naïveté.
Je préfère aujourd'hui laisser la place Saint-John Perse. Et me coucher. Je suis fatiguée, vidée.

Eloges
V

…Or ces eaux calmes sont de lait
et tout ce qui s’épanche aux solitudes molles du matin.
Le pont lavé avant le jour, d’une eau pareille en songe au mélange de l’aube, fait une belle relation du ciel. Et l’enfance adorable du jour, par la treille des tentes roulées, descend à même ma chanson.

Enfance, mon amour, n’était-ce que cela ?...

Enfance mon amour… ce double anneau de l’œil et l’aisance d’aimer…
Il fait si clame et puis si tiède,
il fait si continuel aussi,
qu’il est étrange d’être là mêlé des mains à la facilité du jour…

Enfance mon amour ! Il n’est que de céder… Et l’ai-je dit alors ? je ne veux même plus de ces linges
A remuer là, dans l’incurable, aux solitudes vertes du matin… Et l’ai-je dit alors ? il ne faut que servir
Comme de vieille corde… Et ce cœur, et ce coeur, là !
Qu’il traîne sur les ponts, plus humble et plus sauvage, et plus, qu’un vieux faubert,
Exténué…

Saint-John Perse

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