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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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10 juillet 2007

L’autre langue de ma fille

La sœur de lait de ma fille vient d’arriver d’Istanbul. Elles ont toutes les deux le même âge et se sont vues régulièrement tous les étés depuis leur naissance. Sauf l’année dernière. Jusques là, le fait que ma fille ne parle pas vraiment le turc ne posait pas de problème. J'ai déjà du dire que je parlais exclusivement français avec ma fille, de même que son père qui a découvert la paternité et le français en même temps et qui donc les associe complètement.  Par contre mon mari et moi n'échangeons qu'en turc.

Ma puce, comme tous les enfants je suppose, a une capacité d’adaptation à la langue parlée par ses parents à la maison assez spectaculaire. On peut dire qu’en une semaine ou deux en Turquie, c’était acquis. Puis de retour à Paris, comme personne ne lui parle vraiment en turc, ça s'en va...

Mais cette fois-ci pour la première fois, elle était inquiète de ne pas parvenir à communiquer avec sa sœur de lait. Deux ans c’est long ! Ces jours derniers elle me demandait à tout bout de champs « et ça ça se dit comment ? » Chose qu’elle ne faisait jamais avant tant c’était naturel.

Depuis ce matin j'observe mes deux filles jouer. C’est assez touchant… et cocasse. Je me rends compte que ma puce, en raison de son écoute passive des conversations entre son père et moi ou entre ses grands-parents, comprend très bien ce qui se passe autour d’elle. Les structures de phrases sont là aussi, elle semble distinguer les valeurs du présent par exemple, différents par rapport au français. Et l’harmonie vocalique, casse tête pour ceux qui commencent à apprendre le turc, lui est spontanée (La loi de l'harmonie vocalique fixe l'association des voyelles à l'intérieur d'un même mot, en modifiant la voyelle des préfixes ou des suffixes accolés au radical, selon un principe qui me semble être du moindre effort… en gros si l’on commencé à arrondir la bouche pour dire la première partie d’un mot, on va garder la même ouverture pour le suffixe que l’on y ajoute). Ca parait compliqué mais c’est plus que logique. Le turc est vraiment une langue très logique.

Par contre retrouver les mots, cela semble plus compliqué.

J’ai essayé de comprendre comment sa mémoire fonctionne et il me semble qu’elle garde une silhouette du mot, en gros les voyelles qu’il contient (le turc adore les voyelles) par contre leur ordre sort de manière plus aléatoire… Ce qui donne des échanges très surréalistes. Ce matin, elle a soutenu un bon moment que son fruit préféré était le "quart" (çeyrek). Elle ne savait plus comme dire "fraise" (çilek)…

Il y a juste une toute petite chose qui m’inquiète, ce matin, tandis qu’elles jouaient au jeu des 7 familles elle m’a demandé deux fois comment on disait "garagiste" en turc. Il y a deux ans, quand elle avait 6 ans, une seule fois lui aurait suffi pour le retenir et sans passer par le français…

Et vous, combien de fois avez-vous besoin de répéter un mot dans une autre langue que votre langue principale pour le retenir ?

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Commentaires
A
Ilayda, je t'ai déjà répondu par e-mail.<br /> Rassure ton mari, ma fille a fait toute sa scolarité en France et parle très bien et lit le turc. Nous allons en Turquie seulement un mois et demi, deux mois par an, l'été. De plus, il y a des enseignants turcs envoyés par l'Education Nationale turque qui prennent en charge les enfants issus de l'immigration turque (deux heures par semaine il me semble). J'en ai rencontré d'excellents. Je suis sûre qu'il y en a aussi dans ta ville, renseigne-toi auprès de l'Ambassade de Turquie. Tu as le temps remarque si ta fille a 4 mois ! De plus si ton mari le souhaite, il peut parler turc avec sa fille et elle apprendra aussi bien. <br /> Quoi qu'il en soit, le système dont tu me parles, 2 mois en Belgique deux mois en Turquie me parait un peu aberrant pour toi comme pour l'équilibre de ton enfant. D'autant plus, si toi tu n'as pas envie d'y aller ! Il est important que les enfants apprennent la langue de leurs parents mais il n'y a pas forcément besoin de solution qui rendent l'un des parents malheureux. D'autres méthodes peuvent être envisagées. <br /> Vivre en Turquie moi j'en rêve, mais ça dépend où et dans quelles conditions !
I
repond moi ici stp : est ce que c'est possible pour les études de notre fille ?
A
Ilayda je vais te répondre par mel.<br /> Ada
I
salut à tous , <br /> Je suis française mariée a un turque 'kurd' et nous avons une fille de 4 mois . Mon mari voudrait mêttre ma fille à l'école en turquie afin qu'elle puisse apprendre sa culture . J'aimerai en savoir plus car j'ai un peu peur de devoir resté plusieurs année chez mes beau parents . Je ne sais pas si j'ai raison mais je pense qu'il faudra une autorisation de l'education nationale de belgique .Mon homme dit que c'est possible exemple : 2 mois en turquie et ensuite en belgique .Je suis perdu , aidez moi svp .
A
les VRAIS bilingues le sont depuis leur plus jeune âge.Ceci a été prouvé par l'imagerie du cerveau (scaner ou IRM).Chez le vrai bi ou trilingue il n'y a qu'une zône d'enregistrement ou de réponse,elles sont superposées,intimement mêlées.Chez celui qui apprend une autre langue passé l'age de 3-4ans il y a deux zônes distinctes au niveau du cerveau.<br /> Mes petits enfants habitent Istambul depuis 3 ans et parlent Français,Anglais et...Turc.Dommage que ce soit loin ,j'emménerais bien ma femme ce soir au Café Pierre Loti!
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