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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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26 septembre 2007

Culpabilité

Mais pourquoi ai-je toujours l’impression de ne jamais assez travailler ? Alors que je suis quand même affectée cette année sur trois établissements ? Alors qu’à part deux ou trois demi-heures de jogging hebdomadaire qui m’aident à ne pas sombrer dans le stress le plus pur, je ne fais strictement rien d’autre que préparer des cours, corriger des copies. Jusqu’à tard le soir. Jusqu’au cœur de mes rêves la nuit ?

Alors qu’à part dans mon 3ème lycée où je fais un remplacement de courte durée (à mon humble avis, ça va durer… mais bon) et où les élèves me sont pour le moment hostiles (ils attendent leur « vrai » prof) cela se passe plutôt bien, voire très bien avec toutes les autres classes  que j’ai à l’année ? Pourquoi ces 4 malheureuses heures de remplacement soi-disant temporaires qui physiquement m’épuisent me restent collées au cerveau ? Est-ce parce que je sais que le prof que je remplace est parti suite à une dépression ? Est-ce que je deviens superstitieuse à mon âge ? Est-ce seulement à cause de l’heure entière de transport que j’accomplis pour aller d’un lycée à l’autre ? Quand je pense que j’ai demandé ma mutation parce que je n’en pouvais plus de l’heure de transport que je faisais l’année dernière pour me rendre dans mon tranquille lycée de banlieue où j’avais pourtant un poste fixe… Pourquoi est-ce que je me sens toujours obligée d’aller tenter ma chance ailleurs ?

Je suis devenue TZR, remplaçante, alors que je ne suis déjà plus en début de carrière, et que ma foi jusques là j’aimais ce métier, et m’en sortais pas trop mal, et que je pense avoir déjà quelques ficelles personnelles pour gérer une classe. Je me demande comment font les tout jeunes profs qui sont parachutés de cette façon dans le métier. Peut-être qu’avec l’âge on supporte moins bien l’incertitude que recouvre le fait d’être remplaçant ?

Mais pourquoi ai-je l’impression de gaspiller mon temps en écrivant cette note, que bien entendu je trouve lamentable ?

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Commentaires
A
ouh que cette note me touche<br /> <br /> réflexion d'un collègue, ami et voisin (à alterner avec le "je travaille comme une folle et je suis une femme formidable", pour une efficacité optimale ): c'est parce qu'on tient à bien le faire qu'on se tourmente autant !!! (le = notre travail)
B
je n'ai aucune réponse à tes multiples questions. Mais je te comprends ... ô combien je te comprends !
T
Ce que tu décris là j'ai l'impression de le vivre aussi très souvent, cette culpablilité. Je voudrai tant et je peux si peu. Pas facile tous les jours. Respire un grand coup, va voir un film, lis un livre, prends du temps pour toi. Plus tu es fatiguée, plus tout est pénible n'est-ce pas? Quand j'ai trop de travail, je me donne quelques heures sans rien faire, c'est paradoxal mais après ça va mieux car je suis reposée et je peux enfin travailler efficacement.
A
Ah bien ! Bonne installation dans ton nouveau chez toi !
A
Non, car je déménage. Mais aujourd'hui je viens d'avoir mon déménagement et je vais me remettre à mon clavier chez moi dans ma maison (depuis un mois je squatte des ordinateurs étrangers - je n'aime pas).
Iles où l'on ne prendra jamais terre
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