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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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6 juillet 2009

Saison turque

Après moult tergiversations qui témoignent de la distance prise par la France à l'égard de la Turquie et du ressentiment turc face à ce comportement qualifié d'électoraliste et de courte vue, la Saison turque en France a enfin été lancée.

Elle a débuté par un grand spectacle sur la Place du Trocadéro, Le feu d'Anatolie, que j'avais eu un grand plaisir à voir à Bercy il y a déjà deux ou trois ans.

De nombreuses activités sont prévues qui, je l'espère, à la suite de la très intéressante exposition consacrée aux arts turcs au Palais des Beaux Arts de Lille (pas encore terminée dépêchez-vous c'est jusqu'au 12 juillet) contribueront à faire mieux connaître la Turquie et à la rendre moins menaçante au regard français.

Cette peur et ce rejet français m'interpellent. Bien-sûr cela repose sur une histoire longue dans laquelle l'Empire ottoman avant d'être "malade" et d'attirer les convoitises européennes était effrayante car conquérante. Je me demande combien de temps doivent passer avant que les mémoires ne se reconstruisent. Si l'on considère ce qu'il s'est passé avec l'Allemagne, cela peut être rapide (quelques générations quand même ! ), même si j'avais été sidérée par l'attitude injurieuse de certains de mes camarades étudiants (français bien-sûr) à l'époque où nous étions à la fac et faisions un voyage qui passait par Nüremberg... J'aime à penser que les jeunes générations sont moins imprégnées de cette peur allemande, même si j'ai constaté que dans le vocabulaire de mes élèves subsistaient encore quelques survivances de l'inimitie franco-allemande dans les insultes qu'ils se jetaient a la figure: la plupart pourtant n'en comprenaient pas le sens.

Je reste persuadée que l'Europe, à l'instar des nations, se fera grâce à une volonté politique et force est de constater que les nations ne sont pas données une fois pour toutes mais bien construites par la volonté des hommes. C'est donc un peu simpliste de dire que la Turquie n'est pas européenne.... si on ne veut pas qu'elle le soit.

Les frontières, qu'elles qu'elles soient, m'ayant toujours été insupportables, je reste confiante en l'imagination ouverte des européens qui parviendront à dépasser les clivages religieux stériles. Evidemment la Turquie a encore du chemin à faire sur la voie de la démocratisation, à voir les débats qui agitent encore le pays sur le rôle de l'armée notamment: Cependant, il me semble que l'Union Européenne a aussi du travail à faire sur son projet politique. Quant à savoir si la Turquie mesure la délégation de souveraineté qu'il lui faudrait faire quand elle entrera dans l'Union, je n'en suis pas sûre non plus. Tout cela risque de demander du temps et en attendantş une meilleure connaissance des initiatives comme cette Saison turque tombent à point.

Vous trouverez le programme complet sur le site officiel de la Saison turque-

Parmi les manifestations programmees:

Au Grand Palais en octobre, expo sur l’histoire et la vie culturelle d’Istanbul -

Au Louvre, exposition « Splendeurs des sultans, Caftans du palais de Topkapi, Izmir-Smyrne antique, portrait d’une cité antique» et présentation d’une épée hittite.

A Paris en juillet :
- Festival Paris quartier d’été : du 15 juillet au 15 août, un mois de programmation pluridisciplinaire dans tous les quartiers de Paris
- Paris Cinéma : projection d’une trentaine de films turc (1er au 12 juillet)

Pour ma part, j'ai commence a gouter ma saison turque a moi, a İzmir, et ce, tres concretement puisque ma cousine Dilek a ouvert un restaurant....miammm !

( Pas d'accents sur mon clavier turc desolee !)

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Commentaires
D
Allez, dis-toi que plein de français n'ont rien contre l'entrée de la Turquie en Europe ! cela n'interpelle d'ailleurs personne qu'elle le soit déjà dans les compétitions sportives européennes ou à l'Eurovion ;o)
D
Eh bien il faut s'accrocher pour arriver à suivre, sur ce blog. Ça tient un peu de la montagne russe, et du train fantôme:)<br /> Mes félicitations respectueuses à Dilek, qui paraît nettement avoir dix ans de moins.
A
Bonjour Andrem ! Oui j'ai vu que j'avais tapé des s cédilles la ou je voulais des virgules... J'espere qu'il y en aura des forces naturelles comme tu dis, l'ennui c'est qu'on ne les entend pas beaucoup ! Merci pour ton optimisme. <br /> <br /> Fauvette: Je crois que j'ai vendu la meche et saute dıx ans ! Je vais peut etre changer les prenoms tiens ! Bonne semaine !
F
Bonjour Ada,<br /> Tu as raison cette saison cultuelle a bien failli ne pas voir le jour si je puis dire ! Heureusement qu'il y a des gens intelligents, des deux côtés.<br /> <br /> Pour l'adhésion à l'UE, je pense qu'il s'agit aussi pour certains de ne pas perdre des électeurs !<br /> <br /> Alors Dilek a ouvert un restaurant ! Formidable.<br /> <br /> Mais nous en étions pas là dans l'histoire, hein dis-moi...<br /> <br /> Bonnes vacances !
A
Pas d'accents sur ton clavier, mais des cédilles sous les s. et des points sur les zi majuscules. Déjà un petit air de Turquie dans mon écran...<br /> <br /> En un petit billet sensé donner quelques nouvelles de vacances, tout est dit sur le chemin à parcourir. Partisan de l'adhésion de la Turquie, je vois l'échéance s'éloigner pour cause de bonnes raisons qui ont toujours conduits les peuples à se battre, très bonnes raisons dont on sait bien qu'elles n'ont jamais abouti qu'à des pleurs et des grincements de dents.<br /> <br /> Il a fallu une horreur comme la dernière guerre mondiale pour qu'un temps les européens s'emparent d'un projet fou et le mènent où il est aujourd"hui. Mais les forces dites naturelles d'incompatibilité et de méfiance viennent peu à peu à bout de la peur qui s'endort, et le projet fou prend l'eau de toutes parts.<br /> <br /> Qu'on ne me fatigue pas avec les bonnes raisons de tenir la Turquie à l'écart. Je les connais par cœur et je peut le réciter à l'endroit et à l'envers. Si l'on me dit pourquoi rien ne peut marcher, je n'écoute plus. Qu'on me dise, puisse que rien ne peut marcher, ce qu'il faut faire de part et d'autre pour que enfin ça marche, bordel. Maintenant, ou demain, ou dans vingt ans, je suis vieux mais je ne suis pas pressé, si nous y travaillons tous.<br /> <br /> Si une frontière sépare, c'est aussi une rencontre, les frontières sont toujours communes. Je rêve d'une frontière commune avec l'Iran, la Syrie, l'Arménie et voir le mont Ararat sans changer de pays. Un jour, traverser l'Anatolie à pieds, pour découvrir la mer à Trébizonde.<br /> <br /> Thalassa, thalassa!
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