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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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16 décembre 2009

Le bassin, le platane et moi

Depuis un mois, toutes les fins de semaine ou presque,  j'ai lu des poèmes avec des doux dingues qui parlaient de paix. Je crois que j'y ai pris goût. Même si j'ai aussi un peu pris froid dans la salle de spectacle glaciale où nous avons fini par les dire à un public bien motivé. 

Et puis il y a des jours comme aujourd'hui où il vaut mieux juste lire des poèmes. Je suis toujours au bord du bassin, l'eau n'est pas encore gelée. Allons-y: 

J'ai choisi Nazim Hikmet.  L'évidence. 

"Nous sommes au bord de l'eau,

le platane et moi.

Notre image apparaît dans l'eau,

le platane et moi.
Le reflet de l'eau nous effleure, 
le platane et moi.

Nous sommes au bord de l'eau,
le platane, moi, le chat, le soleil et
puis notre vie.
Notre image apparaît dans l'eau:
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.

Nous sommes au bord de l'eau,
le chat s'en ira le premier,
dans l'eau se perdra son image
et puis je m'en irai, moi
dans l'eau se perdra mon image
Et puis s'en ira le platane,
dans l'eau se perdra son image.
Et puis l'eau s'en ira,
le soleil restera, puis à son tour il s'en ira.

Nous sommes au bord de l'eau,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
L'eau est fraîche,
le platane est immense,
moi j'écris des vers,
le chat somnole,
nous vivons Dieu merci,
le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.

Nâziım Hikmet


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Commentaires
D
Le poète ne dit presque rien. Et soudain, plus rien d'autre n'existe.
S
Que c'est beau ! Merci Ada pour ce moment.
Iles où l'on ne prendra jamais terre
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