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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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3 août 2006

Déserteurs ?

imagesNous avons (à cause du Mondial) retrouvé le fil soit disant perdu mais plutôt bien caché de la télévision. Malheureusement nous avons omis de le (re)perdre. Pour le moment.
Car les images qui nous parviennent des journaux télévisés nous plongent dans des cauchemars où nous nous cognons contre les murs de notre impuissance en ayant la désagréable sensation que notre malaise va se dissoudre dans le plat de salade de fruit du dessert.

Hier soir, les images des Français quittant le Liban nous ont de nouveau secoués.
Puis insidieusement une question a germé. Que ferions nous, nous dans de telles circonstances ?
Nous avons alors imaginé une Turquie en guerre et nous sur place. Deux secondes plus tard nous nous sommes interrogés : pourquoi avoir imaginé une Turquie en guerre et non une France ?
La réponse, pour évidente qu’elle soit, nous a malgré tout mis mal à l’aise. Nous avons étouffé cette première inquiétude pour continuer notre introspection. Que ferions nous dans une Turquie en guerre si la France nous proposait de nous rapatrier ?
Mon mari a répondu vivement : « Comment pourrais-je dire à mes amis et au reste de ma famille : bye bye moi je plie bagage ? Je resterai et me battrai avec eux ! «
Une seconde et demie de silence plus tard il a ajouté : « Mais je ferais évacuer ma fille »
Je sais qu’il réagirait comme il le dit. Seulement moi je me pose la question suivante : « Et on se battrait contre qui, on tuerait qui ? Et si cette guerre nous paraît injuste et sans fondement on ferait quoi ? »
Impuissants et incapables de raisonner plus longtemps sur des bases si peu solides de politique fiction, nous avons éteint la télé. Avec un horrible sentiment de culpabilité.

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Commentaires
T
j'ai une histoire différente de la tienne, je connais trop peu la Turquie pour pouvoir en parler mais je me sens toujours coupable quand je regarde les infos. Coupable parce qu'impuissante, coupable parce que mes frères, les humains, sont capables de telles atrocités.
A
Tu as raison Bloguette, je crois que je vais de nouveau faire disparaître le cordon de la télé, de manière à ne plus l'utiliser que pour les DVD...
B
Pas facile d'écrire sur un clavier lorsque son chat a décidé d'y faire sa nuit ! je voulais écrire "enfant", évidemment !
B
Moi, vois-tu, je suis bien contente de ne plus avoir la télé ... et d'ailleurs je suis bien plus attentive aux informations depuis que je ne les écoute qu'à la radio.<br /> Ta question est bien difficile ... Moi aussi je me suis souvent demandée ce que j'aurais fait si j'avais vécu pendant la seconde guerre mondiale, et j'avoue ne pas savoir répondre ... Il me semble trop facile de se projeter dans tant d'inconnu et de s'attribuer ainsi un courage, une force de caractère, une conscience assumée que chacun aimerait avoir. En outre, avoir des efnats complique pas mal la donne : mettre sa fille à l'abri, mille fois oui, mais la laisser ainsi sans ses parents, inquiète de ce qui peut leur arriver, risquer d'en faire une orpheline ? Je ne suis pas sûre que j'aurais cette force ...
A
Doc doc: tu as raison, notre début de conversation ne concernait pas le Liban. Nous ne pouvions heureusement que raisonner dans le vide puisque nous n'avions pas le mobile de guerre. N'empêche pour reprendre ton exemple de la 2nde guerre, je ne sais pas ce que j'aurais fait. J'espère que j'aurais eu du courage. Je n'en sais rien. <br /> <br /> Gaspard : oui j'ai lu "La fiancée d'Achille" j'en reparlerai (quand j'aurai rafistolé mon portable dont l'écran ne tient plus que par ma main ce qui n'est pas pratique...) J'ai dévoré cet ouvrage agréable et ai été encore et toujours intriguée par les similitudes entre l'extrême-gauche grecque et la turque. Je suis justement en train de lire un roman de et sur l'extrême gauche (pas traduit malheureusement) avec les mêmes errements des personnages. <br /> La seule chose qui m'a un peu frustrée dans cet ouvrage c'est le personnage d'Achille. Tu vas me dire que l'ouvrage ne portait pas sur lui. N'empêche. J'aurais aimé le comprendre un peu plus. A vrai dire on ne comprend jamais pourquoi les personnages se retrouvent là où ils sont dans leur engagement politique.Les autres portraits sont croqués avec assez de finesse. Merci en tous cas pour cette lecture agréable.
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