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Iles où l'on ne prendra jamais terre
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26 décembre 2006

Ni Dieu ni père Noël

Comme je n'ai absolûment pas envie, ni de me poser sur une chaise, ni d'écrire quoi que ce soit, ni de réfléchir, ni même de sortir la tête du trou, je vais recycler aujourd'hui. Ca date d'un an déjà. Mon Dieu comme le temps passe vite.

        Visite nocturne

Maman est bizarre en ce moment. Elle m'a dit que le Père Noël n'existait pas. Bon d'abord, Zoé, la grande de CM2 qui m'aide pour mon plateau repas à la cantine me l'avait déjà dit. Mais j'ai quand même fait celle qui était surprise pour lui faire plaisir. Je pouvais bien lui faire ça, je venais de la réveiller, maman. En plus, de toutes façons on n'a pas de cheminée, et des rennes qui volent, je trouvais ça bizarre déjà.

Ensuite, Maman m'a dit que la petite souris n'existait pas non plus. Ca c'est tant mieux parce que je perds drôlement de dents en ce moment. Et une petite souris avec un porte-monnaie, je trouvais ça bizarre aussi.

Mais tout ça, c'était pour me dire que les sorcières n'existaient pas davantage et que ce n'était pas la peine de venir la réveiller au milieu de la nuit avec des histoires à dormir debout. Je ne sais pas d'où elle tire ça, ma mère, que je veux dormir debout. Non, pas debout maman, juste dans votre lit bien au chaud, au milieu, là où je ne risque pas de tomber, et là où aucun fantôme ne pourra venir parce que vous ronflez trop tous les deux.

Bon il parait que les fantômes n'existent pas non plus.

Les fées non plus, pendant qu'on y est.

Ni les anges.


Ah bon.


Et Dieu ?

...

Mais maman, tu m'avais dit que tu ne savais pas, et que je déciderai moi-même ! Moi j'ai décidé:
Si tu ne sais pas, c'est sûr que tu ne l'as jamais vu. Toi il ne vient pas te voir Dieu. Mais pour moi ? Il voudra peut-être bien venir pour moi ? On ne sait jamais. Dans ton lit, au moins je n'ai rien à craindre de Dieu.
Là, j'ai bien senti que maman commençait à s'énerver.
"Oui mais ma puce, at-elle ajouté, tu as oublié, on ronfle papa et moi..." Là je dois dire qu'elle m'a eue maman, j'ai dû retourner dans mon lit. Au passage j'ai quand même réussi à laisser la lumière du couloir allumée. Et si ce n'est pas possible de dormir avec eux, il faut que j'apprenne dare dare à ronfler moi aussi.

Quand même, elle est bizarre maman en ce moment

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Commentaires
D
J'y ai réfléchi depuis et quand j'ai vu les réactions sur les cinq choses chez Laurent (Embruns.net), je me suis dit que je peux écrire ça pour moi, mais que je dois faire gaffe aux réactions, et le résultat a été que j'ai écrit sept souvenirs sur Perec (qui est très au coeur de ma vie) et puis une pitrerie. Au fond, si je le fais pour moi, cela évitera aussi l'effet de retour et ce sera sans aucune perversion venue du lectorat qui force dans un sens.
A
Je comprends bien ce que tu écris, Dominique, mais mon interrogation ne résidait pas sur la question des lecteurs, je n'ai pas été claire. Je me demande seulement si le média qu'est le blogue ne conditionne pas notre façon d'écrire: elle lui impose ne serait-ce qu'un format, un rhytme, qui quoi que tu en dises, lui donne une forme différente. De plus, je ne sais pas pour toi, mais ma manière de lire un blogue n'a pas grand chose à voir avec ma manière de lire un récit, un roman. Dans le blogue, l'auteur reste omniprésent. Dans un roman, même un récit, on s'en fiche plus.
D
J'y ai repensé, je vais faire un feuilleton, un billet tous les 21 du mois. Cela a sa place dans la catégorie des mots de la vie où j'ai dévoilé des choses plus impudiques. Ce ne sera pas forcément cohérent ou alors ce sera trompeur avec une écriture étalée sur un an (je peux rectifier ou mentir après, je le pourrais aussi avant), mais au fond cela correspond exactement à ce que je veux écrire : l'histoire d'une route et du parcours de cette route (ce sera plus clair quand on verra les textes). C'est un peu ambitieux sur un blogue car généralement on ne se donne pas une existence aussi longue que celle que j'attribue à mon feuilleton, mais je me sens la force d'aller jusque là et puis j'ai la matière où je n'ai plus qu'à trancher (la difficulté est de relier). Quant au fait de savoir si cela aurait sa place sur un blogue, est-ce que cela aurait aussi sa place sur un site ouaibe avec des réponses, dans un livre avec des lettres de lecteurs, dans un journal public qui a son courrier des lecteurs ? Moi, je ne crois pas à la nature différente et immanente des blogues, juste à ce qu'en font les auteurs et qui n'est pas très différent des autres écritures, à part le fait que l'on a un rapport asynchrone comme dans les forums et que certains le croient synchrone comme dans la messagerie instantanée, réagissent dans l'instant sur ce qu'ils ont cru être écrit dans l'instant. Je vais commencer un voyage, moi aussi, j'en connais déjà les étapes comme les lieux de la rhétorique romaine (et cela me fournit mon titre), mais je ne sais encore comment elles seront remplies, et je vois déjà les personnes présentes, car il y aura des personnes. Le blogue est plastique, on a moins de mal à le contraindre qu'une liste ou un forum car on est le seul à décider du choix de ses sujets et de leur classement. De toute manière, après ma célébritude très récente due à une mauvaise compréhensitude, je peux me fiche un peu des conventions et envoyer des textes imbuvables.
A
Qu'en penses-tu vraiment Dominique : le genre de texte que tu évoques (assez structuré en somme et plutôt long et coupé du quotidien) a t-il vraiment sa place sur un blogue ? <br /> Penses-tu toi le publier sur le tien ?
D
J'ai un an ou cinq mois pour y penser, mais maintenant que c'est revenu dans ma petite cervelle, je crois que ce souvenir va faire son petit chemin, comment avais-je pu enfouir cette nuit d'un solstice d'été où on me parlait d'une autre saison ? Je pense que cela peut déboucher sur un long texte, en plusieurs parties, parce que beaucoup de choses sont liées et que je vais devoir superposer des époques, des lieux, des histoires.
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