Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Archives
4 mars 2007

2002- La mémoire et les évènements

Je remonte d'une année encore dans la mémoire au gré de l'exercice des ricochets de blogueurs..

Je n’ai pas aimé l’année 2002. Et c'est trop frais encore pour que je puisse y fabriquer des souvenirs agréables. D'ailleurs je n'ai pas vraiment envie d'en parler. Je me demande si j'aurais choisi la même chose si j'avais écrit ce billet hier. Ou demain ?
En 2002, j’ai eu trente ans. Je me suis débattue avec moi-même à me demander pourquoi je supportais l'insupportable. Cette situation bizarre. Cette femme qui m’avait embauchée mais qui  de toute évidence était  incompétente. Mais elle était très douée en manipulation et harcèlement moral. Rien de ce que je faisais n’était bon. Pourtant elle utilisait mes articles. Me reprochait une chose et son contraire. La double contrainte permanente. J’ai cru devenir folle.

Mais j’ai quand même tenu un an… J’espérais lui faire entendre raison. Ou j’aimais me sentir humiliée comme ça. Je ne sais toujours pas. Après avoir claqué la porte, j’ai mis six mois à m’en remettre : je pensais que j’avais tout raté et que je n’étais capable de rien. Un jour j'ai croisé cette directrice par hasard dans la rue. Elle m’a dit quelque chose comme « après tout ce que j’ai fait pour toi. »  Au fond, je ne m’en suis vraiment remise que lorsque j’ai su que la jeune femme qui m’avait succédé avait résisté encore moins que moi.

Peut-être que si j'avais écrit ce billet hier aurais-je préféré souligner que c'est aussi cette anné-là que j'ai enseigné pour la première fois, et que ma foi, j'ai bien aimé ça...
Peut-être est-ce l'année où j'ai définitivement compris que je n'aimais pas les mélodrames ? ou qu'au contraire je les aimais ?

Exercice difficile que ces ricochets. Choisir dans la mémoire est un terrible enjeu:  on se construit un présent.

Publicité
Commentaires
A
Perle: Tiens j'ai fait la même chose ce soir, partir dans le désordre. Je constate aussi que j'ai moins de mal à publier là-bas qu'ici. <br /> <br /> Anita: l'approche fragmentaire me semble une très bonne idée. Au moins aurai-je moins l'impression de figer dangereusement et artificiellement les choses et ma mémoire à rechercher à tout prix l'exhaustivité. <br /> J'ai bien aimé ton billet où les archives publiques et privées se mêlent. <br /> <br /> Bah on va continuer encore...
A
Oui, c'est pour cela que j'ai choisi la formule : un événement de l'année, un aspect fragmentaire de mon histoire, ( des fois, cela fait des accroches un peu tordues, mais bon...) Je ne voulais pas faire de cela une biographie. Mais il me semble que la tentation d'arrêter doit être assez partagée!
P
Après réflexion, je crois que je vais parcourir le chemin dans les deux sens. Ce sera peut-être moins égocentrique. Mais je n'ai pas envie d'arrêter. Du tout. Je trouve ça même palpitant.
A
Comme tu dis Perle je suis très tentée d'arrêter, j'ai l'impression de passer mon temps à me regarder le nombril ! A un moment j'ai pensé que je devais élargir au harcèlement, à autre chose quoi bref que moi moi moi.. <br /> Dans l'autre sens au moins a-t-on l'attendrissement de l'enfance... non ? <br /> Je crois que je vais arrêter de vouloir résumer l'année entière mais me focaliser sur un seul évènement, une scène peut-être je ne sais pas trop. <br /> <br /> Si ça peut te rassurer et te donner envie de continuer, j'ai bien aimé ton chien moi, et ai bien souri avec les noix au goût de bave de chien ! :-D ...
P
Oh oui, je trouve ça bien difficile aussi. Et je pensais que c'était mon ordre choisi, mais je vois que dans l'autre sens aussi... Et puis, lutter contre l'égocentrisme, c'est dur!
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Publicité
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Publicité